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COP26 de Glasgow sur le Climat – reportée
9 novembre 2020 - 19 novembre 2020
Ce devait être le moment de vérité pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris. Mais la COP26 sur le climat n’aura pas survécu au coronavirus.
Prévue du 9 au 19 novembre à Glasgow, en Écosse, elle a été reportée à 2021, a annoncé la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (Ccnucc). Ce sommet devait permettre aux États de présenter des nouveaux engagements plus stricts en matière d’émissions de gaz à effet de serre, les nouvelles contributions déterminées (NDC).
« Compte tenu des effets actuels de COVID-19 dans le monde entier, il n’est plus possible de tenir une ambitieuse et inclusive COP 26 en novembre 2020. Sa reprogrammation permettra que toutes les parties soient pleinement dédiées aux questions à débattre lors de cette conférence vitale et de disposer de plus de temps pour les préparatifs nécessaires », explique la Ccnucc.
Les plans de relance passés au crible
« Le COVID-19 est la menace la plus urgente à laquelle l’humanité est confrontée aujourd’hui, mais nous ne pouvons pas oublier que les changements climatiques sont la plus grande menace à laquelle l’humanité est confrontée à long terme », explique Patricia Espinosa, secrétaire exécutive de la Ccnucc. « Bientôt, les économies vont redémarrer. Ce sera une opportunité pour les pays de mieux se redresser, d’inclure les plus vulnérables dans ces plans et de façonner l’économie du XXIe siècle de manière propre, verte, saine, juste, sûre et plus résiliente ».
Les plans de relance qui suivront la sortie de crise seront ainsi passés au crible et serviront de véritables tests pour que les États rehaussent bel et bien leur ambition climatique en amont du sommet climatique. « Le report de la COP 26 offre l’occasion et le temps de revoir les NDC et les stratégies à long terme. Les plans de relance doivent s’appuyer sur la transition écologique et l’accélérer », estime Laurence Tubiana, cheville ouvrière de l’Accord de Paris en 2015.
« Les gouvernements ont maintenant le choix : nous enfermer dans des décennies de dépendance aux combustibles fossiles ou se concentrer sur la santé des gens, les emplois et les besoins pour des systèmes énergétiques résilients et décentralisés basés sur des sources renouvelables. La pandémie de coronavirus met en relief la façon dont le système actuel fait échouer les plus vulnérables et génère de multiples crises, y compris la dégradation du climat », complète Anna Vickerstaff, chargée de campagne au sein de 350.org.
Changement dans l’ordre de priorité
À ce jour, six États ont publié de nouveaux engagements, représentant 2,8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre : les îles Marshall, le Suriname, la Moldavie, la Norvège, Singapour et le Japon. Ce-dernier vient juste de publier son NDC révisée, en pleine crise du coronavirus, avec des objectifs inchangés par rapport à 2015 alors qu’il représente plus de 3,7 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Mais avec le report de la COP26, le gouvernement japonais va peut-être revoir sa copie qualifiée de « honteuse » par les ONG.
Ce report arrange en tout cas les affaires de l’Union européenne qui va avoir une chance de prendre réellement le leadership climatique. Bruxelles a lancé une étude sur les impacts d’une rehausse des objectifs à 2030, dont les résultats connus d’ici l’été, n’auraient pas permis un vote d’ici novembre. Les élections américaines, prévues en novembre, pourraient aussi changer la donne si Donald Trump n’était pas réélu. Le Royaume-Uni et l’Italie, qui accueilleront la COP et la pré-COP26, prendront respectivement en 2021 la présidence du G7 et du G20. De quoi mobiliser largement !
Source : Novethic – Publié le 03 avril 2020